La liberté d’expression et les limites du politiquement correct restent depuis toujours des sujets épineux et enclins aux polémiques. Le jeu de transgression de la dite morale et d’une forme d’irrespect face au consensus et à l’opinion publique offrent depuis longtemps aux artistes et aux journalistes la possibilité de s’impliquer d’une façon plus importante dans la recherche de leur épanouissement personnel et professionnel….
La culture de l’image et de l’iconographie dans l’histoire de l’art souligne clairement cette la variation dans cette amplitude permissive ou répressive qui régulent chacun dans les choix des thèmes ou dans leur traitement. Pourtant, c’est souvent par le blasphème et le scandale que l’on peut faire tomber certains tabous ou du moins suggérer un débat, une remise en question dans un contexte politique ou social donné. Les caricatures et les parodies existent depuis la nuit des temps. Des gravures mirent en scène les despotes, tyrans et dictateurs dans le but de les diffuser pour faire réagir la population.
Cependant, le phénomène plus contemporain semble être cette animosité constante que l’on développe face aux artistes et aux humoristes. On ne peut plus rire ou aborder des thèmes de peurs de froisser des individus ou des communautés. Un mot ou un dessin malheureux peuvent traîner les créateurs devant les tribunaux, ou pire encore, mettre leur vie en danger.
Le 14 février 1989 suite à la publication du roman Versets sataniques de Salman Rushdie, une fatwa est émise sur les ondes radio iranienne et une récompense offerte pour la mise à mort de l’auteur. Des attaques visèrent aussi les collaborateurs à la diffusion du bouquin. Les traducteurs japonais et italiens furent assassinés quand le norvégien et le turc échappèrent de justesse à des tentatives de meurtre. Des librairies proposant la vente du livre controversé et les bureaux des journaux couvrant la sortie de ce dernier devinrent aussi des cible privilégiées aux États-Unis. Une violence sans précédent et à l’échelle mondiale qui rappelle le meurtre particulièrement barbare de Théo Van Gogh ( deux mois après la sortie de Submission )
Récemment, quatre après leur publication, l’un des douze auteurs des caricatures danoises de Mahomet, Kurt Westergaard fut victime d’une tentative de meurtre. Une pièce sécurisée lui a permis, lui et sa fille de cinq ans, de se mettre à l’abri en attendant la police.
Alors la question est de savoir qu’est ce que nous pouvons dire et ou devons nous nous arrêter pour ne pas vivre dans la peur. Payer de sa vie un dessin, une traduction ou un roman semble particulièrement hallucinant. La censure devient paradoxalement plus présente malgré nos avancées dans le monde des médias et de la communication.
Dieudonné fait les frais d’une destruction publique et psychologique injuste de la part des médias. Mais je laisse à Mister Bear le soin de vous présenter cet spectaculaire acharnement.